Et maintenant il ne faut plus pleurer

À l’automne 2010, trois jeunes garçons découvrent dans la forêt les restes de Mille, disparue deux ans auparavant. Elle s’occupait de deux petites filles dans une famille. Le soir de l’anniversaire de la grand-mère, Mille s’éclipse. On ne la reverra jamais. Peu de recherches, guère d’enquête. Ceux qui ont connu la jeune fille s’interrogent : entre tourments et remords, ils font défiler leurs souvenirs que le drame éclaire douloureusement d’un jour nouveau. Linn Ulmann, fille d’Ingmar Bergman et de Liv Ulmann, a du talent. Après Je suis un ange venu du Nord (NB novembre 2010), elle raconte, avec finesse et une certaine froideur, l’histoire de la vie quotidienne d’un couple et d’une famille, encombrée de non-dits, et d’où le bonheur semble avoir fui. Elle y place en filigrane le thème central, celui de la culpabilité, qui prend peu à peu toute sa signification, apporte valeur et profondeur au récit. Dans le cadre de la campagne norvégienne où évoluent des personnages introvertis le chemin est parfois un peu lent, mais on se laisse prendre par ce beau roman attachant.