Ce rĂ©cit trĂšs dĂ©cousu dĂ©crit la lente dĂ©rive du personnage central vers la folie. Tout paraĂźt pourtant facile pour le jeune rejeton dâune riche famille de producteurs de champagne. Ses parents viennent de lui acheter un appartement et la drogue est son passe-temps favori. Mais Ă lâarrivĂ©e de son trente-troisiĂšme anniversaire, il apprĂ©hende de mourir comme le Christ. Il nâen faut pas plus pour quâil se lance dans une frĂ©nĂ©sie compulsive dâachat de meubles anciens Ă Drouot, dans des travaux ruineux et dans un voyage hallucinogĂšne au Maghreb.  Ce premier roman au style trĂšs travaillĂ© retient difficilement lâattention du lecteur tant les bouffĂ©es dĂ©lirantes du hĂ©ros semblent artificielles et emphatiques Ă outrance. Au surplus, le narrateur trĂšs Ă©goĂŻste et toxicomane nâĂ©veille aucune sympathie, ce qui nâĂ©tait pas le cas du travesti Jenny Belâair, dont lâauteur avait fait la biographie (NB aoĂ»t-septembre 2001). Câest dommage car François Jonquet dispose dâune qualitĂ© dâĂ©criture nourrie par des rĂ©fĂ©rences littĂ©raires multiples. En effet, ce livre prĂ©sente par moments quelques fulgurances surrĂ©alistes, des Ă©chos de GĂ©rard de Nerval ou de Jack KĂ©rouac.
Et me voici vivant.
JONQUET François