À l’annonce du tsunami qui va frapper la côte, Yasuo, la soixantaine, mène son bateau de pêche le plus au large possible et échappe ainsi à la mort. Sa maison s’est volatilisée, mais son épouse Tokie est saine et sauve. Il leur faut continuer à vivre dans un centre d’hébergement surpeuplé, au milieu d’un paysage dévasté, même si progressivement les secours s’organisent. Yasuo espère obtenir une subvention pour reprendre la pêche et la culture des « wakamés », algues comestibles très appréciées, mais il essuie plusieurs refus et son dynamisme s’érode. L’auteur, journaliste et traductrice, a séjourné pendant vingt ans en France avant de retourner dans son pays et de se rendre sur les lieux de la catastrophe du 11 mars 2011. Le récit bref, percutant, montre bien, outre l’horreur de certaines scènes, le désarroi et les difficultés à définir un nouvel avenir. L’évolution des relations entre les pêcheurs, finement décrite sur une période de cinq mois, donne de la consistance et du relief au caractère du héros. Avec un style fluide, un vocabulaire simple et précis, ce roman est un témoignage porteur d’espoir et de compassion pour les victimes. (J.D. et M.-C.A.)
Et puis après
MURAKAMI Kasumiko