Et puis au pire on s’aimera

Ils ont entre trente et cinquante ans et représentent tous les modèles de la société actuelle : Alice « aussi introvertie qu’une huître autiste », Fantin son patron, petit chef odieux, Sandrine son amie, la cinquantaine solitaire et boulimique, Antoine le dépressif, Candice, prétentieuse et arriviste, Olga l’assistante flamboyante qui a l’oreille du boss. Lorsqu’Alice trouve un matin une rose sur son palier…

Thierry Cohen, auteur de huit romans (L’Académie des Âmes Abîmées, Les Notes mars 2018), aime explorer et disséquer le cœur de ses personnages. Ici c’est le réveil d’une jeune femme timide, effacée, repliée sur elle-même, convaincue de son manque d’attraits, mais qui va peu à peu se laisser convaincre par ses collègues de vivre une grande histoire d’amour. Les portraits de son entourage, même un peu caricaturaux, sont savoureux et incarnent bien défauts, qualités et faiblesses de nos contemporains. Sans compter une satire féroce du milieu audiovisuel. Aux deux-tiers du roman commence un véritable suspense, tout à fait inattendu, qui laisse le lecteur pantois et subjugué. L’écriture est vive et on se laisse volontiers prendre par cette histoire à la fois touchante et cruelle – mais c’est un roman de détente… (M.-F.C. et M.-N.P.)