Michel Sardou est sympathique et habituellement rĂ©servĂ©, quoique sans fausse modestie. CĂ©lĂšbre depuis de trĂšs nombreuses annĂ©es, il se livre ici, et câest une surprise, sous la forme dâun dialogue Ă bĂątons rompus avec le fantĂŽme de sa mĂšre : anecdotes, fragments de vie, dĂ©tails parfois incongrus, digressions inattendues. Sentimental, et mĂȘme tendre, notamment quand il Ă©voque son pĂšre, il est aussi cynique, provocateur, iconoclaste. Son livre nâest pas un rĂšglement de comptes, et il parle plus de ses amitiĂ©s que de ses dĂ©tracteurs. Il nây a, certes, aucune rĂ©vĂ©lation extraordinaire, mais si tout nâest certainement pas dit, il nây a, semble-t-il, ni mensonges, ni complaisance. Pourquoi lâa-t-il Ă©crit ? MystĂšre, peut-ĂȘtre pour dĂ©mentir sa rĂ©putation de chanteur engagĂ© Ă droite car, en rĂ©alitĂ©, il nâa comme idĂ©ologie que lui-mĂȘme et son foyer. Personnage public, il sâexpose, certains pourront ainsi satisfaire leur voyeurisme, les autres seront tentĂ©s de lĂącher le livre bien vite.
Et qu’on n’en parle plus
SARDOU Michel