Et si je mangeais ma soupe ?

SAUDO Coralie, GRANDGIRARD Mélanie

Les adultes rabâchent tous la même chose : mange ta soupe si tu veux grandir. Mais grandir, se demande un enfant, jusqu’où cela peut-il mener ? Peut-être à vivre plié en deux pour passer la porte ou entrer dans un bus ? Ou être isolé de tous et même devoir aller au milieu de l’océan pour plonger sans que sa tête touche le fond ?

Le format oblong s’est adapté aux jambes interminables du personnage. Bouille bien ronde, cheveux et pull orange, il peut être fille ou garçon (mais l’orthographe le fait garçon), tellement dégingandé que ses membres semblent faits d’un fil électrique. L’image, très efficace, joue avec les diverses positions impossibles à vivre, l’inadaptation à l’environnement. Tout est vite dit, bien fait bien vu, dédié à ceux qui se trouvent trop petits : un clin d’oeil amusé, sans plus. Et le livre rappelle étrangement dans ses dimensions et son personnage L’enfant qui grandit, de Vincent Cuvellier et Charles Dutertre, Gallimard 2008.