Et si tu n’existais pas

Confiée à deux mois par sa grand-mère à une nourrice, « Yaya », au début des années quarante, l’enfant noue avec celle-ci un amour fusionnel. Elles vivent ensemble des moments merveilleux dans un petit village de la Creuse jusqu’à ce que, six ans plus tard, sa mère vienne l’arracher à cette existence chaleureuse pour la ramener à Paris. Mal-aimée par sa famille huppée mais conformiste et froide, elle sent qu’un mystère plane autour de sa naissance…

   Émouvante, pleine de tendresse, de gestes et de joies simples, la description de la vie de la petite fille auprès de sa nourrice tant aimée souligne avec d’autant plus de force l’atmosphère lourde, faite d’hypocrisie, de mensonges et de mystère, qui règne dans cette famille de la grande bourgeoisie parisienne, règne du non-dit, aux personnages glaçants. L’écriture sobre et classique de Claire Gallois (L’empreinte des choses cachées, NB décembre 2008) est le plus gros atout de cette histoire malgré tout un peu mince. (M-F.C. et M.-N.P.)