Abandonné par sa mère chez Augustine, sa grand-mère, Corentin étudie dans une grande ville quand le monde implose. Alors descendu dans des catacombes, il est épargné. Dehors tout n’est que cendres et puanteur. Au terme d’un épuisant voyage, accompagné d’un chiot aveugle, il retrouve dans les Forêts la vieille Augustine et Mathilde, fille d’une voisine. Quelques vivres intacts dans les bourgs permettent de subsister momentanément. Mais terre et eaux sont polluées et stériles. Et demain ?…
Sandrine Collette (Animal, NB mai 2019) imagine une fin du monde, peut-être provoquée par le réchauffement climatique. Mais peu importe que l’hypothèse soit crédible. Les phrases courtes, dans une langue familière et haletante, évoquent puissamment un univers vide, sans vie ; sans animaux, sans plantes ni arbres, sans soleil ni couleurs, dont le silence étreint les rares survivants, fous de solitude. Une lueur d’espoir et un instinct de survie poussent le jeune homme mal-aimé à désirer des enfants, symboles de renaissance. Cependant certains survivants, tenaillés par le froid et la faim, deviennent des bêtes sauvages. Sur un sujet qui n’est pas nouveau, un hymne à la beauté d’une planète menacée qui verse parfois dans un excès de bons sentiments et laisse sceptique. (L.G. et A.Be.)