Un père rigide, distant, qui vit selon des règles dictées par une interprétation intégriste de la religion : quelles conséquences sur sa vie de famille et en particulier sur sa fille? Enfant, elle est dominée par la peur, peur du regard sévère, des punitions, des visites aux malades auxquels l’homme de foi l’astreint. Au fil des ans, le doute s’installe : comment Dieu qui est Amour peut-il inspirer une conduite aussi austère, qui exclut ceux qui n’entrent pas dans cette vision étriquée du catholicisme ? Pas un geste de tendresse envers le petit frère anormal qui va mourir, pas un geste de soutien pour sa femme dans l’épreuve… La foi de l’adolescente s’éteint et elle part vivre sa propre vie, vivre vraiment.
Poignant et bien écrit, âpre et oppressant, ce récit à la première personne est un réquisitoire contre les intégrismes religieux. Dans une atmosphère de grande violence morale, il montre les dégâts psychologiques qu’engendre un sens du devoir imprégné de dogmes et dépourvu d’amour sur un enfant en construction, mais aussi sur une épouse qui pratique une foi ouverte et généreuse.