Un homme, une femme, dans un village en bord de mer, au Brésil… Lui, Antoine, se remet mal d’un tremblement de terre vécu à Dacca. Il a un projet de voyage au Sertão, région désertique du Nordeste brésilien. Elle, Louise, jadis pianiste, a quitté son mari qui a emmené son fils. Un troisième larron, Everton, sera leur guide brésilien, traumatisé par l’échec de son projet d’aquaculture. Le voyage se fait, dans des conditions précaires… Ser-tão veut dire « être – tellement », nom bien étrange pour cette région dévastée par la sécheresse, mais l’évocation des lieux, remplie de mystère et de poésie, favorise la compréhension des personnages en faisant écho à leur psychologie complexe ; aux traumatismes récents du trio répondent ceux de l’Histoire, et l’étrange découverte du cadavre d’un motard de seize ans semble libérer les personnages et les révéler à eux-mêmes. Si on a de véritables difficultés à entrer dans l’univers de Marty (La mer à courir, NB novembre 2014), dont le style fait d’ellipses et de dérobades peut dérouter, il envoûtera néanmoins le lecteur consentant… (E.B. et B.Bo.)
Être, tellement
MARTY Jean-Luc