Abandonné à la naissance, Félix Ouvaroff est adopté par un couple désireux de se reconstruire autour d’un petit garçon. L’orphelin grandit avec un sentiment de perte dont il ne se départira jamais. D’origine russe, la parentèle de sa mère lui donne le goût de l’ailleurs, et après les années d’études passées dans une institution catholique, il erre de par le monde, en quête de lui-même.
De courts chapitres, proches d’instantanés photographiques, retracent des épisodes d’enfance, d’adolescence et de jeunesse du narrateur, qui l’ont conduit de la campagne française en Inde, au Japon, en Russie… Lointains échos du passé, ces moments empreints de nostalgie évoquent les amitiés fragiles et parfois malsaines, les amours brisées par la mort et révèlent un être émotif, sensible à l’art et à la beauté, qui cultive le goût de l’autodestruction. L’écriture délicate rappelle La promesse du seuil : un voyage avec Marguerite Yourcenar (NB février 2003), mais l’ensemble laisse un sentiment d’inachevé.