L’auteur présente longuement les antécédents d’Eugène Delacroix, les lieux de son enfance, la famille, les proches puis son adolescence. Il faut attendre la fin du premier tiers de l’ouvrage pour qu’apparaisse son premier tableau officiel : Dante. Atmosphère et importance du Salon, attrait de l’Orient, événements politiques en France ou à l’étranger qui influent sur le choix des sujets sont minutieusement dépeints, mais également les amitiés fluctuantes, leurs limites, et les amours tout aussi fluctuantes de l’artiste. L’évocation des toiles les plus connues, les grands décors muraux, leur accueil par la critique, l’accès à une gloire contestée terminent l’ouvrage. Fort érudite, Marie-Christine Natta, dans le louable souci de transmettre un portrait fidèle de son héros, multiplie tant les détails qu’elle en brouille finalement la figure. Qu’Eugène Delacroix ait été un personnage complexe est admis, mais l’analyse qu’elle présente apporte peu de lumière. Plus gênant, l’auteur semble perdre de vue que l’homme est d’abord peintre, qu’il est difficile de suivre sa carrière au milieu de tant de digressions, et que, paradoxalement, on cherche en vain un panorama solide de ses concurrents. Seuls David, Gros et Géricault se détachent. Biographie bien documentée mais souvent bavarde.
Eugène Delacroix
NATTA Marie-Christine