« Ils nous bouffent notre pain. Ils piquent nos gagne-pains. Des pains dans la tronche, c’est tout ce qu’ils méritent ! Comment ça, faut que j’me calme ! ? Vous savez à qui vous avez affaire ? Je suis Eugène ! Et il est pas né celui qui va me dire ce que je dois faire ou pas faire. Je me suis pas tapé des mois de mitard pour qu’une fois dehors on vienne me faire chier. Et pas question que je paie à cause de celui qui a chouravé cette maudite bague. »
Suite et fin de cette excellente série, cette fois autour du personnage d’Eugène. Le tour de force est là : les auteurs retombent sur leurs pattes avec brio. Tous les axes narratifs disséminés lors des 5 premiers tomes trouvent une conclusion cohérente dans cet ultime opus. Pas évident étant donné le concept de RIP : à chaque album, on suit l’un des personnages principaux autour de la même histoire que l’on revoie donc sous tous les angles. L’histoire c’est celle d’une bande de détrousseurs de cadavres et du vol d’une bague. À chaque tome ses drames, ses révélations, ses mystères.
Eugène, comme les premiers mots de cette chronique le laissent entendre, c’est le brutal, le violent, celui qui ne fait pas dans la demi-mesure. Mais paradoxalement ce tome est celui qui propose une fin des plus douces. Ce serait donc le seul bémol : on aurait aimé une fin plus trash. Eugène aurait mérité une fin plus trash, moins happy end (dans la limite de RIP… ce n’est pas à proprement parler un happy end, mais c’est un chouia trop complaisant…).
Quant au dessin, du premier au dernier tome, c’est toujours aussi riche en détails, ça soutient parfaitement cette histoire toute imbriquée d’une multitude de points de vue. On retrouve un certain nombre de scènes dans les 6 tomes, et chaque version revisite la scène avec un nouvel éclairage, un nouveau sens. Génial.
(MC)