Eva

LIBERATI Simon

Dès l’enfance la jolie Eva sert de modèle aux photos érotiques réalisées par sa mère, Irina Ionesco. Nymphette des années soixante, exposée malgré elle aux regards de tous, elle se drogue, fugue et erre d’hôpitaux psychiatriques en maisons de correction. Tant bien que mal, grâce à un tempérament artistique et une intelligence hors du commun, elle parvient à se construire une vie riche en péripéties. Adulte, mûrie, elle connaît enfin un amour fougueux et partagé avec Simon. Portrait d’une personne réelle vue à travers le prisme d’un regard très subjectif, cette fiction biographique, si proche de la sordide réalité, a valu un procès à Simon Liberati (Jayne Mansfield 1967, NB novembre 2011), procès qu’il a gagné. Se complaisant dans un jeu narcissique et alambiqué qui mêle passé et présent, le récit est d’un abord longtemps décourageant. Pourtant, au coeur de l’afféterie, on perçoit petit à petit un chant d’amour authentique qui va en s’amplifiant au fur et à mesure que l’osmose s’opère entre les deux héros. Une recherche de sens, poétique et intense, le sous-tend. Curieux mélange de dandysme et de réel talent, ce texte s’apprécie si on a la patience de le laisser advenir tel qu’il est, inégal et riche. (A.Lec. et J.M.)