Extra pure : voyage dans l’économie de la cocaïne

La demande de cocaïne ne cesse et ne cessera jamais d’augmenter à travers le monde du fait de l’enrichissement des peuples. Après l’affaiblissement des cartels colombiens, les narcotrafiquants mexicains ont pris le contrôle de ce marché ; très violents, ce sont aussi des hommes et des femmes d’affaires avisés. Grâce à la corruption, qui se développe facilement dans les pays où l’État est faible, ils multiplient leurs moyens de transport, notamment à travers l’Afrique. Leur contact privilégié en Europe est la mafia calabraise. Leur alliance avec la finance internationale, complice du blanchiment, leur permet de transmettre le relais et leur fortune à leurs successeurs. Roberto Saviano (Le combat continue : résister à la mafia et à la corruption, NB mai 2012) dénonce cette fois la surpuissance du « narcocapitalisme ». À l’aide d’exemples nombreux et précis, il montre comment l’argent et le pouvoir permettent à des criminels notoires de nuire à la population mondiale en échappant à la punition. Toujours aussi engagé, l’auteur apparaît un peu las de la vie de reclus qu’il doit mener. L’étude, exhaustive, est constituée de chapitres denses alternant avec de belles pages lyriques qui accompagnent sa grande question : la solution serait-elle dans la légalisation de la drogue ?