Faber : le destructeur

Dans un bourg fictif, trois élèves forment une bande à part : Madeleine et Basile sont sous la coupe de Mehdi Faber, enfant de la DDASS, surdoué et leader dans l’âme. Leur scolarité et leur adolescence forgent leurs idéaux qui prônent la destruction de leur milieu bien-pensant pour y substituer un ordre issu du terrorisme (en contradiction avec faber constructeur en latin). En avançant en âge, les deux premiers s’orientent vers une vie normale alors que Mehdi s’enfonce dans la brutalité, l’amenuisement de ses dons et la criminalité. Les chapitres de ce long roman sont successivement écrits par les héros, ce qui renforce le côté mystérieux du récit, le narrateur n’étant pas toujours désigné. À cet aspect embrouillé, Tristan Garcia, amateur de monde fantastique (Les cordelettes de Browser, NB octobre 202), ajoute un côté étrange en défiant le déroulement chronologique. Si les étapes sont sans surprise dans la description de la scolarité, des allers-retours entre prime jeunesse et âge adulte sont déroutants. Une écriture saccadée, aux phrases tronquées, intensifie l’incohérence. Original… mais demande un effort.