« Ils » ont construit une piscine au-dessus du cimetière où la dame portait chaque jour une carotte sur la tombe de son lapin. Énorme complexe pour des activités aussi diverses que water polo, nage synchronisée, musculation des cuisses, détente en jacuzzi… Sous la grosse bulle se trouvent également une forêt de fleurs carnivores, un champ de carottes, des bassins à l’abandon et un trou sans fond dans lequel a disparu un bracelet. Chacun s’adonne à son sport favori dans ce décor dont la sortie n’existe pas et où on ne se noie pas, toujours sauvé in extremis par des fantômes de lapins aidés par un personnage mi-baleine, mi-Neptune. Et pourtant une nageuse cherche à s’évader de cette prison saugrenue.
La fable est simple : il suffit d’une volonté, même infime, de briser la tyrannie de la routine, pour provoquer des bouleversements et ouvrir les portes de la liberté. Elle est mise en valeur par la mise en scène humoristique d’un univers farfelu où évoluent des personnages extravagants. Le graphisme très stylisé par une fluidité pleine de finesse, rajoute une touche de fantaisie qui ravira les amateurs de non-sens. Un roman graphique qui ne manque pas de profondeur.