Face à face

Détective à Bergen, Varg Veum découvre dans son bureau un homme mort, apparemment de causes naturelles. Chargé d’enquêter par l’épouse du défunt, Veum se lance sur plusieurs pistes qui toutes conduisent à une communauté regroupant, dans les années soixante-dix, des étudiants gauchistes, parfois alliés à l’IRA. Angoissés par l’assassinat d’un autre camarade, ces jeunes gens devenus médecin, notable politique ou homme d’affaires… dévoilent les secrets de leur jeunesse, se souviennent de trahisons, évoquent une fille qui s’est suicidée plus tard. Le privé pourra-t-il éclaircir les liens entre le passé tumultueux et le présent réussi des anciens colocataires, et faire éclater la vérité ? Après Comme dans un miroir (NB décembre 2012), Gunnar Staalesen retrouve une nouvelle fois son héros fétiche, détective blasé, limier acharné et amateur d’aquavit. L’auteur mêle et démêle habilement les liens entre passé et présent, évoque avec justesse les illusions perdues de ces jeunes révolutionnaires des seventies qui croyaient changer le monde, inscrit l’intrigue dans une réalité sociale complexe et une géographie pluvieuse. Le lecteur, parfois dérouté par l’abondance de précisions norvégiennes, ne lâche pas cette enquête minutieuse, servie par une écriture sobre et sombre, heureusement allégée par quelques traits d’humour.