Président délégué du Conseil d’analyse de la société, Luc Ferry écrit un rapport sur les causes de la crise française actuelle et ses suites possibles, en réponse à une lettre de François Fillon annexée à l’ouvrage. Si la récession est d’origine économique, ses conséquences sont financières, morales, sociétales. Deux « globalisations » ont façonné la situation présente : celle issue des Lumières au XVIIIe siècle, projet de civilisation rationnel, universel et celle des « Bohèmes » du XXe siècle, basée sur l’essor scientifique, la communication instantanée, le consumérisme outrancier sans objectif global.
D’une écriture aisée, le philosophe propose cinq « axes fédérateurs » pour construire une « politique de civilisation » : soutien à la famille, aide aux entreprises contre le chômage, allègement fiscal et moralisation salariale, redéfinition de l’enseignement, construction cohérente de l’Europe. Certaines pistes paraissent sensées, presque évidentes, d’autres ont un caractère paradoxal (chimérique ?). Elles se heurtent à deux difficultés : extrême morosité budgétaire, insuffisante force de conviction des politiques. Le Conseil d’analyse de la société se tient prêt à approfondir son travail, pierre intéressante pour l’édification d’un futur solide.