Fanfare

« Pour vivre heureux, vivons cachés » se disait-on au village. Un village si calme qu’on n’y croisait personne ! Jusqu’au jour où une bande de musiciens fait irruption, tirant les uns et les autres, de jour comme de nuit, de cette anesthésiante douceur. La fanfare emplit les rues de musique et de voisins étonnés…

Au coeur de cet album, la musique, la musique populaire d’une fanfare de saltimbanques : quel symbole ! Ils viennent d’ailleurs et éveillent un petit monde replié sur ses habitudes et ses préjugés. La défiance et la xénophobie spontanées sont joyeusement malmenées au rythme d’un défilé qui traverse l’album tout en longueur. Rien de brutal dans cette fable animalière et ses personnages typés : l’élan des uns entraîne les autres, balaie les réticences, favorise les découvertes, sans heurt et dans une langue sans aspérités. Des dessins au pochoir mettent en scène ce moment d’harmonie, estompent les traits au profit des gestes significatifs de la rencontre et donnent au récit son allure de farandole. Une leçon de vie tout en douceur.