Par quelque magie, la sorcière Strega donne vie au pantin de bois taillé par Gepetto. Le marionnettiste imagine déjà une nouvelle pantomime au sein de sa petite troupe de comédiens à Sienne. Fantoccio se montre un élève doué et faire le pantin afin de mystifier le public n’a plus de secret pour lui. Mais n’être qu’un fantoche lui pèse, il veut exister, découvrir cette vie qu’il ne connaît qu’à travers les livres, échapper à son maître quitte à suivre des mauvais garçons ; et aussi gagner l’amour de sa partenaire, la belle Livia, « être un homme », un vrai.
À travers l’émouvante quête initiatique de Fantoccio, l’auteur revisite le Pinocchio de Collodi. Mais ce pantin-là s’en démarque car la vie palpite en lui, sa sensibilité s’éveille, ses sentiments évoluent, il n’est plus un enfant. Le regard innocent s’émousse, le désir de liberté grandit tout comme la tentation de se perdre en butte aux affres de l’amour, la sexualité le taraude. Le récit, dont le héros est le narrateur, fait découvrir en outre le métier de marionnettiste, et immerge dans Sienne à l’époque de son célèbre Palio, où les artistes de la Commedia dell’arte montent et démontent leurs tréteaux. (E.-E.H. et C.B.)