À la suite de Gens de Beauce (NB février 2004), l’auteur revient sur l’univers de l’enfance dans un récit où la jeune narratrice, telle une divinité champêtre, associe chaque observation sur son entourage au monde animal ou végétal. Si sa mère l’appelle Augustine, son nom intérieur est Violette : secrète comme la fleur, elle en aime la couleur. Elle vit dans une famille modeste, sa maison en Beauce est « moche », son père est alcoolique et fumeur (il sera atteint d’un cancer), elle a une maladie de coeur… Les autres la regardent d’un drôle d’air car elle est intelligente ! Sensible et mal dans sa peau, elle a honte de sa différence et broie des idées noires. Son imagination et la lecture lui permettent de s’évader. Quelques moments de bonheur, ce frère dont elle est fière, des vacances à Noirmoutier, en Grèce, éclairent ce sombre tableau.
L’originalité du récit en forme d’abécédaire accentue le choc ressenti par ce cri de détresse où le monde de l’enfance est traduit avec subtilité et acuité. Le ton est souvent sarcastique mais il permet l’ébauche d’un sourire de temps en temps.