Faut-il brûler la Galigaï ?

De son vrai nom Leonora Dori, fille d’une blanchisseuse et d’un menuisier de Florence, elle est appelée auprès de Marie de Médicis, alors jeune princesse de Toscane. Après avoir racheté ce nom de Galigaï au dernier de cette illustre famille, elle suit en France Marie devenue l’épouse du bon roi Henri. Noiraude, maigre, laide, elle se révèle vite indispensable, s’enrichit à coups d’intrigues et de rapines personnelles. Elle épouse Concino Concini qui vit déjà d’expédients. Ils seront détestés, feront peur et auront une fin tragique.  Pierre Combescot n’évoque pas seulement une incroyable destinée, une extraordinaire montée en puissance. Il sait habilement restituer l’atmosphère de la Florence des Médicis, et de la France d’après les guerres de religion. Il exerce un réel talent pour mettre en scène des personnages hauts en couleur. Le lecteur assiste, médusé, à des scènes historiques spectaculaires : exécution du duc de Guise, assassinat d’Henri III, supplice de Ravaillac, etc. Le style net et tranchant n’a pas la verdeur inélégante des Diamants de la guillotine (NB octobre 2003).