En lisant son journal, un homme est attiré par un fait divers survenu en Italie : la chute mortelle dans les Dolomites d’un couple d’architectes brillants, retrouvés attachés l’un à l’autre. Federica Bersigliari, une randonneuse remarquée en leur compagnie, est soupçonnée mais reste introuvable. Ce nom lui rappelle la jeune femme, rencontrée à Paris vingt ans plus tôt, qui l’avait entraîné, avant de disparaître, dans une fête de quelques jours sur les toits, sous les étoiles, aux terrasses des cafés, dans les squares… Certain qu’il s’agit de la même personne, il imagine le rôle qu’elle a joué auprès du couple disparu. L’auteur (45 tours, NB juin 2016) construit un récit mêlant les souvenirs d’une aventure amoureuse fulgurante et le déroulement hypothétique des événements conduisant au drame. L’enjeu est double pour le narrateur dont on sait seulement qu’il est un enseignant frustré de n’avoir pas été écrivain : faire renaître par l’écriture son amour perdu et donner chair à cette femme libre, singulière et secrète, qui semble pouvoir faire jaillir spontanément un supplément d’âme chez ceux qu’elle approche et côtoie. Les fils, entre passé lointain et invention romanesque, se croisent avec habileté. L’histoire, au suspense maintenu, est toute de grâce tissée. (P.H. et B.T.)
Federica Ber
GREENE Mark