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À Varsovie, Marcin Kania, cinquantenaire, ancienne star de rock, tente vainement de guérir de son alcoolisme. Entre thérapie de groupe et rechute, il se trouve un soir mêlé soudain aux affaires de son fils Piotr, mais trop ivre pour en mesurer la gravité. Ce dernier aurait quitté son job sans prévenir sa femme ni sa famille pour adhérer à une association de lutte contre un réseau criminel sévissant dans le trafic post- communiste de l’immobilier. Vrai, faux ? Depuis, Piotr a disparu. Marcin, écartelé entre l’emprise de l’alcool et la souffrance due au manque, tente de se remémorer sa dernière entrevue avec son fils. En vain. Sa mémoire reste muette…

Jakub Zulczyk choisit de bâtir son récit sur un monologue cousu de vécu d’une précision clinique stupéfiante. Son propos le plus souvent halluciné, tout en démesure et inconséquence, fait plonger au cœur d’une pensée intérieure altérée et pourtant traversée par une force libératrice et une acuité particulières. Dans ses longueurs et ses répétitions, l’écriture fait vivre pleinement un monde fourmillant d’images et d’idées, cynique, sans illusion, rongé par la culpabilité, taraudé par le besoin de boire, et en même temps drôle, désespéré, car n’ayant plus en soi « que les mensonges et les blagues » qu’il se raconte. Dommage qu’emporté par son talent l’auteur se perde dans une logorrhée pourtant prégnante qui ne sait pas s’arrêter. (A.Lec. et C.R.P.)