Félix, petit Sénégalais de douze ans, vit à Paris dans le quartier de Belleville avec Fatou, sa mère adorée, qui tient un café, le Boulot, où se retrouve une clientèle fidèle et haute en couleurs. Mais du jour au lendemain, elle sombre dans une profonde dépression. Miraculeusement, le père inconnu de l’enfant resurgit et les emmène en Afrique. Fatou y retrouve ses racines et guérit grâce aux pratiques animistes. Eric-Emmanuel Schmitt poursuit sa série du Cycle de l’invisible à la rencontre de spiritualité ou de culture (Madame Pylinska et le secret de Chopin, NB juin 2018). Les portraits des Sénégalais de France et des nouveaux arrivés de là-bas sont d’un humour irrésistible. Le mélange d’une (fausse ?) naïveté désarmante et d’un bon sens implacable suscite le rire. Mais on pleure aussi, tant le petit garçon est malheureux face à sa maman malade. L’écriture change de ton avec l’expédition en Afrique, dans une atmosphère différente et plus convenue. L’émotion disparaît, le folklore finit par lasser, la forêt au bord du fleuve ne livre aucun secret. Le retour à Paris s’accompagne d’une étrange envolée poétique et le livre se clôt sur des sentences morales d’une philosophie simpliste. (V.M. et M.S.-A.)
Félix et la source invisible
SCHMITT Eric-Emmanuel