Femme interdite

Elle a dix-neuf ans, son voisin lui offre une cassette d’Oum Kalsoum, la grande chanteuse égyptienne… mais l’écouter est illicite au Yémen. Seuls les souvenirs sont autorisés. Elle revoit son enfance dans un milieu modeste, sa soeur lui faisant visionner des cassettes porno, son frère basculant du marxisme à l’intégrisme musulman. Après des études de théologie où des religieux lui enseignent une très prometteuse sexualité conjugale, elle part en Afghanistan faire le djihad. Victime de tous les interdits, elle, la Femme interdite, souffre, malgré deux mariages, d’un corps au désir inassouvi. Alors elle frappe à la porte du voisin ! La narratrice de ce roman peu crédible et parfois très cru fait le portrait d’une femme souffrante, aux pulsions « inavouables », prisonnière de son éducation et des impératifs religieux qui, tout en magnifiant la sexualité féminine, condamnent la femme à une peine d’« enfermement communautaire ». Après Le beau Juif (NB décembre 2011), l’auteur souligne ici l’hypocrisie d’une société brutale ; il détaille dans cet ouvrage perturbant les frustrations féminines qui s’expriment sur les chants poétiques d’inspiration coranique d’Oumm Kalsoum. Aussi pénible qu’ennuyeux.(A.C. et P.B.)