De sa fenêtre, Laetitia Coryn observe la cour de récréation. Pas de crime comme chez Hitchcock. À 8h05 la cour est encore vide, à 8h25 elle se remplit et à 8 h31, tout le monde est en rangs. Les saisons se succèdent : les feuilles tombent, attirant les filles qui forment des bouquets, la neige immaculée devient vite boue noirâtre sous les godillots des enfants, le barbecue des profs annonce la fin de l’année scolaire. On retrouve avec plaisir les éternels jeux de ballons, courses entre chats et souris, sauts dans les flaques et les semblants de bagarres sous le regard des maîtresses et des surveillants par moment un peu dépassés.
Laetitia Coryn promène un regard amusé et complice, presque sans paroles sur cet univers. La tendresse et un brin de nostalgie envahissent le coeur des lecteurs. Chacun apprécie ce clin d’oeil poétique construit de traits noirs par moments colorés de vagues rêveuses. Un thème qui change pour l’auteure de Le monde merveilleux des vieux et Le péril vieux.