Feuilles de narcisse.

RAMADAN Somaya

Kimi, jeune Égyptienne issue d’une famille aisée, mais peu chaleureuse, part à Dublin pour ses études. Écartelée entre deux langues et deux cultures, elle perd peu à peu son identité et sombre dans la folie, mêlant le réel et l’imaginaire, les contes orientaux de son enfance et les personnages de Beckett ou Joyce. Plus qu’un exil physique, c’est un exil intérieur qui la ronge jusqu’à l’envie de mourir. De retour en Égypte, elle se heurte à l’incompréhension des siens, à leur indifférence, au mur de silence d’une mère absente, à ses souvenirs d’enfance perdus, qu’elle croit avoir trahis, au sentiment cruel de ne plus exister malgré la tendresse de son “Amna”.  Le style de l’auteur est complexe et un peu chaotique : va-et-vient permanent entre le présent et le passé disparu, images intemporelles, dialogues énigmatiques, absence de chronologie. Peu facile à aborder au départ, ce livre entraîne par la beauté de son écriture, par la justesse et la précision de ses récits, par sa profondeur psychologique.