Fidel et Raúl Castro ont de nombreux frères et soeurs, autrefois tous unis affectueusement : leurs parents les ont toujours compris et aidés. Parmi cette fratrie, Juanita, de sept ans plus jeune que Fidel, fut certainement une des plus ardentes à soutenir sa prise de pouvoir, ce fut également la seule qui, profondément déçue par l’évolution du régime, osa l’affronter au point de rompre avec la quasi-totalité de sa famille en s’exilant et en s’affichant comme opposante résolue.
Ces mémoires, rédigés en 1999, mais publiés seulement dix ans après, sont intéressants à plus d’un titre. Poussée par le désir de défendre ses parents, qu’elle estime, Juanita raconte son parcours de militante pour la révolution, l’avènement puis l’évolution de celle-ci. Déception et indignation l’ont fait adhérer ensuite aux idées contre-révolutionnaires. Son énergie transparaît à chaque page. Les précisions, les détails abondent, trop peut-être, mais elle veut être crédible et donc convaincre. Elle est assurément sincère et le livre est un réquisitoire terrible contre les dérives d’un état contrôlé par des idéologues destructeurs, en l’occurrence ses frères auxquels elle se sent cependant toujours liée.