Régis Debray et Elizabeth Burgos sont les parents de Laurence, qui semble tenue à l’écart de leur histoire compliquée. Deux pays d’origine, la France et le Venezuela, deux familles bienveillantes, mais des parents très occupés fuyant le contact. Pour compléter son information, l’auteur, en véritable historienne, fouille bibliothèques et archives, mais de son propre aveu, certains épisodes lui restent hermétiques. Comment se construit-on lorsqu’on a une telle famille ? Elle prend ses distances, choisit ses repères, ses personnes-relais, et développe un solide sens critique, racontant avec humour un affreux stage de guérilléros en herbe qui fut suivi d’un camp d’été aux Etats-Unis, car tel était le projet éducatif paternel, auquel elle n’adhéra pas vraiment… À la merci des jugements hâtifs, des dérives journalistiques, elle a souffert de voir critiquer ses parents, mais on la sent entre admiration et exaspération, et sa recherche de leur vérité l’a aidée à exister autrement que contre ces images contrastées et artificielles. (E.B. et A.B.)
Fille de révolutionnaires
DEBRAY Laurence