Fille de rien

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Mai 1944, dans la campagne lyonniase. Quatre adultes, trois hommes et une femme, autour de leur mère. La tension est palpable en raison des choix de chacun vis-à-vis de l’occupant. La guerre est là, personnalisée par le scientifique Jürgen, chef du laboratoire de recherche où travaillent Serge et Adrienne, et un soldat allemand en quête de nourriture. Adrienne attend un enfant que l’on croit de Jürgen, et Serge bénéficie des subsides de l’occupant pour ses travaux. Les autres font soit du marché noir, soit de la résistance. La libération apporte son lot d’humiliations et d’exécutions hâtives pour les « gens de rien ».

L’Occupation par le petit bout de la lorgnette ! Ou combien il est facile de basculer d’un côté, celui des héros, ou de l’autre, celui des moins que rien. Il suffit de quelques compromissions ou quelques aveuglements, mais aussi de quelques règlements de compte expéditifs à la fin des combats. Cet album le démontre avec beaucoup de sensibilité et au moyen d’un graphisme réaliste à la palette aussi sombre que la période traversée. Un beau témoignage sur une époque difficile !