Rescapé de la grande ère des sauriens, un scribe raconte l’évènement majeur qui préluda à l’anéantissement de l’empire Ogun : d’une étrange capsule, les reptiles ont extrait un bébé – une petite d’homme. Dès l’adolescence, Feux, ainsi nommée, tient tête hardiment à Iramm le cruel prince guerrier, opposé à un empereur image de sagesse.
Cette curieuse histoire, archétype du genre, situe un récit des origines au temps des grands monstres préhistoriques. Ceux-ci saisissent par leur puissance primaire omniprésente au long des cases à l’enchaînement très fluide. Ce monde, moins primitif qu’il n’y paraît, adore l’Être Suprême ; son ministre, le « Saint Commandeur », incarné par un féroce ptérodactyle, s’allie au pouvoir d’Iramm pour réduire des peuples pacifiques en esclavage. La tonalité sombre de ce premier album, habilement marquée par de fortes couleurs orangées, vertes et noires, annonce une dénonciation de la violence des temps et de l’oppression par toute religion constituée. La parabole, au texte économe, s’annonce sanglante dans les prochains tomes, centrés, probablement, sur la figure emblématique de Feux : justicière et/ou victime sacrifiée?