La mère de Doris Lessing « grandit dans un foyer glacé » en Angleterre : son père, veuf très jeune, ne se souciait que de ses résultats scolaires… Contre sa volonté, elle décide de devenir infirmière, épouse à trente-trois ans un blessé de guerre amputé d’une jambe. Le jeune ménage part pour la Perse. C’est là que naît l’auteur en 1919. En 1924, changement d’orientation : le couple décide d’exploiter une ferme en Rhodésie du Sud. Leur fille y passe sa jeunesse et affirme une personnalité rebelle, comme sa mère… Ce récit, non traduit jusqu’alors, écrit en deux parties entre 1984 et 1986, retrace la vie de la mère de l’auteur, sa propre jeunesse, et les rapports tendus qui existaient entre elles. On y retrouve l’extraordinaire talent d’écriture de Doris Lessing (Victoria et les Staveney, NB juillet-août 2010), capable de donner une vie intense à ses personnages et de recréer l’atmosphère de l’époque. En alternant, pour parler d’elle-même, l’usage de la troisième personne puis de la première dans une même phrase, elle distancie son autobiographie. Elle analyse avec subtilité le caractère de ses parents et les causes de leurs relations conflictuelles. Un texte attachant.
Filles impertinentes
LESSING Doris