Finir prof : peut-on se réconcilier avec le collège ?

Le collège ? Un établissement où vivent quatre ans des enfants en pleine transformation… Mara Goyet y enseigne l’histoire et la géographie depuis vingt-cinq ans, sans compter ses propres années de classe. Elle a souvent écrit sur le sujet (Tombeau pour le collège, Les Notes novembre 2008) et y revient avec passion et anecdotes, étant passée de la ZEP à un établissement parisien. Transmettre à cette tranche d’âge drôle et pleine de vitalité est manifestement sa vocation, elle y voit le cœur du métier. Deux événements viennent tout changer : la pandémie qui, avec l’enseignement à distance, transforme positivement certains élèves en difficulté tandis que bien d’autres décrochent, parfois faute d’outils techniques. La correspondance entre élèves, enseignants et parents se généralise et s’approfondit, ce lien virtuel estompe la hiérarchie. La mort de Samuel Paty, également professeur d’histoire-géographie, décapité par un terroriste parce que l’un de ses cours a choqué, la bouleverse. Elle constate un évitement systématique de la nature de ce crime. L’école serait d’autant plus vulnérable qu’elle contourne les thèmes qui structurent la pensée : la liberté d’expression est en danger. Le développement de l’enfant est le centre de cet essai intéressant. (E.B. et S.D.)