Fleur de tonnerre

TEULÉ Jean

En ce dĂ©but du XIXe siĂšcle, quand naĂźt HĂ©lĂšne JĂ©gado dite Fleur de tonnerre, la Basse-Bretagne est une terre de pauvretĂ©, d’ignorance et de superstitions. L’enfant vit dans une ferme sordide au rythme des traditions et des croyances irrationnelles. Puisant son Ă©nergie dans le granit des menhirs, elle s’identifie Ă  l’Ankou, l’ouvrier de la mort. Devenue une cuisiniĂšre inventive, elle se place de village en bourgade dans diffĂ©rentes maisons, bourgeoises ou non, presbytĂšres, auberges oĂč sa fameuse soupe aux herbes et son succulent gĂąteau font sa renommĂ©e et son arme d’empoisonneuse : elle accomplit sa « mission » et finit sur l’échafaud le 26 fĂ©vrier 1852. FascinĂ© par le fait divers historique (Mangez-le si vous voulez, NB septembre 2009), Jean TeulĂ© ressuscite une histoire vĂ©ridique et mĂ©connue, sur fond de folklore breton qui prend parfois des allures de poncif. Ces crimes rĂ©pĂ©titifs perpĂ©trĂ©s de sang-froid, sans mobile, ni Ă©motion, ni remords, s’inscrivent dans la sociologie de Ă©poque. Mais la personnalitĂ©, le caractĂšre de la tueuse en sĂ©rie ne sont pas Ă©voquĂ©s : seule une statue sculptĂ©e pendant son procĂšs permet d’imaginer la terrifiante hĂ©roĂŻne. Le mĂ©tissage rĂ©ussi d’une langue classique, d’expressions contemporaines et d’images fortes font l’originalitĂ© et l’intĂ©rĂȘt de l’écriture.