Au début du XXe siècle, mille trente-trois Coréens d’origines diverses (pêcheurs, déserteurs, paysans, aristocrates, hommes d’Église en rupture de ban…) fuirent l’invasion japonaise sur un cargo à destination du Mexique, eldorado supposé, où de riches propriétaires les avaient achetés à leur insu. Basée sur des faits historiques, cette effroyable odyssée raconte la très inconfortable traversée du Pacifique, le dramatique quasi-esclavage dans des haciendas où se cultive le sisal, la faim, la soif, les épidémies, le travail épuisant. Après quelques années beaucoup ont fui, acheté leur liberté, trouvé un travail plus tranquille, se sont engagés dans des mouvements révolutionnaires.
La narration est encombrée de répétitives descriptions des moeurs régionales, des pratiques religieuses entre chamanisme, christianisme, superstition, et des troubles politiques sanglants qui secouent l’Amérique latine. L’auteur, écrivain primé dans son pays, s’est longuement renseigné sur l’histoire des peuples concernés, la couleur locale. Son récit, où destins et personnages sont laborieusement assemblés comme un patchwork autour d’une idylle, intéresse par son aspect documentaire.