En 1933, Virginia Woolf découvre les lettres d’amour de la poétesse Elisabeth Barrett (1806-1861) et de Robert Browning. La romancière y découvre en même temps la figure du chien d’Elisabeth, Flush, qui, confie-t-elle à une amie « m’a fait rire au point que je n’ai pu résister à l’envie de lui faire une Vie ». Pourquoi pas ? D’une part, Virginia Woolf se fait la biographe de Flush : complice amusée de ses frasques amoureuses et de ses fugues, elle renifle avec lui une multitude d’odeurs inconnues du nez humain et donne une vision incongrue de la vie citadine, à mi-jambe des pantalons et au ras des ourlets de robes. D’autre part, elle fait de Flush lui-même le biographe d’Elisabeth en l’associant à son destin sentimental et à son itinéraire intellectuel. Une façon ironique pour l’auteur d’Une chambre à soi de souligner la difficulté pour une femme de revendiquer le statut d’artiste dans une société victorienne verrouillée. Ce petit livre offre, de manière originale, une réflexion sur le langage, animal et humain, joliment illustré de quatre dessins originaux de Vanessa Bell, soeur de Virginia.
Flush : une biographie
WOOLF Virginia