New York, printemps 2001. Maxine Tarnow, ex-inspectrice des fraudes fiscales, est devenue consultante free-lance. Elle a dans le collimateur Gabriel Ince et sa start-up : comment peut-elle rester si florissante après l’éclatement de la bulle Internet et réaliser d’énormes transferts d’argent vers des destinations exotiques ? Elle va découvrir le « web profond », paradis des cybervoyous, où les traces s’effacent au fur et à mesure qu’elles apparaissent. Fausses pistes, interlocuteurs ambigus, déjantés, parfois loufoques, mélangeant le virtuel et le quotidien, ne lui facilitent pas la tâche. Et le 11-septembre, les tours jumelles s’effondrent… Thomas Pynchon reste fidèle à sa peinture critique de la société américaine (Vice caché, NB décembre 2010). Il dénonce les moeurs de Wall Street et des entreprises du web, le laxisme et la complaisance de l’administration. Sa verve, ses références aux musiques et aux séries télé rythment une narration par ailleurs un peu confuse, sur fond de vague complot. Le comportement des personnages rappelle parfois l’humour juif new-yorkais de Woody Allen. Mais les fans de cet écrivain atypique ne seront pas dépaysés par son mélange original de fiction, de politique et d’événements réels. Certains peuvent être un peu essoufflés par le fourmillement de la « grosse pomme ».
Fonds perdus
PYNCHON Thomas