Michaël raconte son histoire inscrite dans celle de sa famille juive d’origine russe, installée en Israël depuis sa création. Ils sont exploitants agricoles. À chaque génération, un individu se distingue par son autorité, ses extravagances, sa rébellion ou par une particularité physique : ainsi Michaël doit son surnom à une fontanelle non fermée… à cinquante-cinq ans, associée à un don de prophétie, de prémonition, de réceptivité aiguë aux couleurs et odeurs. C’est donc avec une sensibilité rare qu’il fait vivre et revivre les membres innombrables de son clan et évoque la femme qui l’a sauvé d’un incendie ; il lui voue un amour sublimé.
Cette saga romanesque, écrite en mouvements circulaires, fourmille d’existences aux aventures répétées, juxtaposées, qui demandent au lecteur attention et mémoire. L’auteur de Ma Bible est une autre Bible (NB mai 2008) peint la fresque dynamique, tonique et tendre, d’une tribu fortement structurée. L’écriture imagée enjolive les réalités et les mythologies familiales, souligne l’évolution de cette terre de pionniers et la nécessaire adaptation de ses descendants. Ce récit dense, qui s’apparente parfois à un conte, est un hommage au père et au grand-père du narrateur et à son inoubliable enfance.