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Alina Reyes fait par bribes le récit de sa vie dans un jaillissement, un long cri. Alors qu’elle descend la rue Saint-Jacques et traverse la Seine prise dans les glaces, elle déroule dans sa tête son enfance pauvre dans les Landes, son attrait pour les livres, ses rapports amoureux et charnels avec les hommes, son rejet d’un itinéraire conventionnel. Mêlant réalité, fiction, cauchemar, évoquant pêle-mêle les lieux, les époques, les gens, elle décrit sa passion pour un homme-mystère – une passion ravageuse qui la plonge dans le néant –, son addiction à Internet, son lien à Dieu mais également sa tendresse rafraîchissante pour ses quatre fils et le refuge que sont ses montagnes pyrénéennes.
On retrouve les thèmes et l’écriture envoûtante et poétique de La chasse amoureuse (N.B. juin 2004). On est fasciné par le rythme de ses phrases, le poids des mots : « Je livre mon âme comme on saute dans l’abîme car c’est ma vocation ». Un roman extravagant, très ambigu, métaphorique, qui ne laisse pas indifférent. Cependant, à la longue, abasourdi, le lecteur en sort terrassé.