& & &
En préambule, Victor Frankenstein expose comment sa passion pour les sciences l’a conduit à engendrer un monstre doué de vie. Epuisé, épouvanté par son oeuvre, il tombe malade : « Le mal était fait !». La créature prend le relais et raconte le calvaire de sa vie. Fuyant la haine et la cruauté des hommes, la solitude le mène au désespoir. Il retrouve Victor et lui demande de lui créer une compagne ; devant son refus, il s’acharnera à sa perte. Cette adaptation moderne et fidèle du roman de Marie Shelley est dépouillée de ses attributs romantiques. Est mise en lumière la souffrance d’un être lucide et sensible que la laideur voue aux gémonies, devenant meurtrier malgré lui. Sa douleur interpelle et pose la question de la responsabilité, des limites de la science mais aussi de l’accueil de la différence et du bonheur. L’illustration, au graphisme proche de celui de la BD, met l’accent sur cette détresse, cette colère. Les couleurs sont froides, sourdes, les crayonnés assombrissent l’atmosphère. Un cri déchirant qui résonne encore aujourd’hui.