Né en 1883 à Prague dans une famille de la bourgeoisie juive, Franz Kafka se destine à écrire. Mais il contracte la tuberculose pendant la guerre. Soigné dans divers hôpitaux et sanatoriums, il rencontre Robert Klopstock, un étudiant en médecine qui devient son ami. La grippe espagnole et l’hiver rigoureux de 1923 à Berlin avec sa compagne Dora aggravent tragiquement l’état de Franz. Il supplie son ami d’abréger ses souffrances et décède en 1924. Sa sœur préférée, ses parents, ses proches ne se remettront jamais de sa mort, d’autant que tous, juifs pour la plupart, seront pris dans la tourmente du nazisme et de la Deuxième Guerre mondiale.
Laurent Seksik (La folle épopée de Victor Samson, Les Notes octobre 2020) a écrit plusieurs biographies romancées. Celle-ci, consacrée à l’un des écrivains les plus talentueux de la littérature allemande moderne, donne envie de relire Le Château. La première partie relate la courte vie de Kafka à travers un portrait émouvant. Ultrasensible, le jeune homme qui se heurte à l’intransigeance de son père, est hanté par la mort. D’une imagination originale, il est aussi épris de perfection au point de brûler les œuvres qui ne le satisfont pas. La seconde partie, tout aussi dramatique, évoque le destin de ses proches, condamnés à fuir les pays d’Europe centrale ; habités par l’écrivain disparu dont Le Procès, roman prémonitoire, reflète leur calvaire. Une remarquable évocation de la création, de la souffrance, de l’amour et de la mort. (L.G. et L.C.)