Fraternity ; 1

Indiana 1863. À proximité d’un labyrinthe naturel de rochers qui abrite un monstre à la taille démesurée a été fondée, par le vieux, riche et idéaliste Robert Corman, une maigre colonie qui se voudrait parfaite : New Fraternity. Les tensions existent cependant entre les nantis et les humbles. Tous n’apprécient pas d’avoir accueilli cinq ans plus tôt Émile, l’enfant sauvage, ou toléré l’intrusion de soldats noirs ayant fui la guerre de Sécession. Seule l’institutrice Fanny Zoetrope s’y trouve vraiment heureuse, mais le drame se rapproche…

Le récit baigne dans des images aux couleurs sombres, variations autour du sépia comme pour évoquer d’antiques photographies, distillant une atmosphère mystérieuse et angoissante. Le trait d’un réalisme stylisé est fort et précis rappelant le dessin animé. Le dessinateur Munuera a signé en 2010 deux tomes de Walter le Loup (NB septembre) ainsi qu’entre 2004 et 2008 des albums de Spirou scénarisés par Morvan. L’histoire imaginée par l’auteur de Black Sad, Canales,  concocte un étrange cocktail qui déconcerte par la diversité de ses ingrédients. Mais intrigue. Le second et dernier tome permettra d’en définir l’exact degré de réussite.