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Le narrateur est sans ressources et habite une cabane en forĂȘt. Ă lâorĂ©e du bois se trouve un supermarchĂ©Â : câest lĂ quâil fait la connaissance dâAnna, petite âbabouchkaâ mal proportionnĂ©e, au visage ingrat. Elle prend lâhabitude de venir lui apporter des sacs de nourriture et de faire lâamour avec lui. Le narrateur nâest pas un individu fruste ou inculte. Il a installĂ© le grenier de sa cabane en salon de musique, de lecture et dâĂ©criture, « tout ce qui donne lâillusion de vivre dans la pensĂ©e ou les rĂȘves »⊠Mais son corps est dotĂ© dâun appĂ©tit dâogre pour les nourritures terrestres et pour les femmes plantureuses que les plaisirs du sexe ne rebutent pas.
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Dans lâĂ©trangetĂ© de ce texte, on retrouve les thĂšmes favoris de lâauteur : Ă©loge de la paresse, amour de la vie croquĂ©e Ă pleines dents, et la belle Ă©criture de ses prĂ©cĂ©dents romans (Cf. Le Gouverneur des ruines, N.B. avr. 2003), sachant Ă©voquer le plaisir sans vulgaritĂ©.