Le rêve est à portée de main, l’avenir grand ouvert ! Malek a obtenu une bourse pour faire sa dernière année d’étude à l’Université de New York. Mais à son arrivée à l’aéroport, il est foudroyé comme en plein vol : deux ans après le 11 septembre, les contrôles de passagers sont tracassiers et humiliants pour les « basanés » qui sont dirigés vers une salle spéciale où trône une photo des tours. Lui qui se sentait pleinement français, comme son ami Ben qui l’accompagne, se sent soudain étranger, assimilé à un terroriste potentiel, et cette discrimination provoque en lui un effondrement profond. Il ne parvient pas à trouver sa place parmi les autres et sombre dans la dépression. C’est de sa chambre d’hôpital que l’étudiant écrit le récit de son aventure new-yorkaise et, si cette construction paraît artificielle, le rythme des phrases qui se prêtent au slam, la puissance d’expression séduisent. Amour et haine pour une métropole qu’il compare à une garce, complexe de persécution, comportements autodestructeurs : la violence de la chute est à la mesure des espoirs de réussite, des efforts assumés pour entrer dans le monde des privilégiés. Un roman désespéré qui touche par la poésie des descriptions et fait partager une souffrance.
Fuck you New York
HAJAJI Kamel