En août 2005, le « Don Felix », navire de pêche équatorien, recueille huit naufragés mourants, perdus en plein Pacifique depuis quarante-huit heures. Jean-Pierre Boris, grand reporter à RFI, auteur de Commerce inéquitable (NB juillet 2005), spécialiste de l’Amérique latine, raconte leur histoire. Ils sont issus d’une des régions les plus pauvres de l’Équateur, l’Azuay, dont des centaines de milliers d’habitants, surtout des hommes, ont émigré dans l’espoir de procurer à leur famille une vie meilleure. Comme beaucoup avant eux, ils ont eu recours aux services d’une mafia de passeurs et d’usuriers pour tenter de se diriger clandestinement vers l’Amérique. Le rafiot sur lequel s’est effectué l’embarquement de nuit a fait eau de toutes parts. Des cent trois passagers, ils ont été les seuls survivants. Leur volonté de rejoindre les États-Unis n’a pourtant pas faibli. Tant de migrants ignorent-ils les redoutables conditions de vie qui les attendent de l’autre côté de l’Océan ? Sont-ils aveugles à la désagrégation familiale si fréquente ? Un document qui fait frémir.
Fuir l’Équateur : une histoire de clandestins
BORIS Jean-Pierre