Quelque part au nord-est de la France vivait un adolescent épris de nature, de langue allemande, de littérature – aventure et poésie –, de football, de cinéma. Il aimait aussi tromper sa nature mélancolique en nageant longuement et régulièrement à la piscine municipale. L’absence omniprésente du frère mort d’un accident était très lourde à porter. Et son départ à Paris et les vagabondages de sa pensée ne soulageaient pas le jeune homme.
L’auteur, agrégé de lettres et critique littéraire, a écrit en 2002 un livre sur le peintre Jean Fautrier, L’Homme ouvert. De nombreuses références à une actualité et un vécu réels donnent un peu de corps à ce qui est vécu comme une longue rêverie. Mais l’emploi de l’imparfait et du style indirect pour conter l’histoire de ce personnage anonyme contribue à en faire un être irréel et énigmatique, plongé dans un passé sans fin, inaccessible au lecteur qu’attirait pourtant un style recherché.