Mario Soldati fait le rĂ©cit du voyage mouvementĂ© quâil entreprit en septembre 1943 pour fuir Rome et rejoindre les AlliĂ©s Ă Naples. LâItalie est alors sur le fil du rasoir : les Allemands occupent encore le pays, les AmĂ©ricains dĂ©barquent. Les bombardements ont Ă©tĂ© dĂ©vastateurs, les paysans ont quittĂ© leurs villages, on redoute les convois allemands qui refluent en tous sens. Le voyageur traverse des paysages dĂ©solĂ©s. Les trains ne circulent plus, câest Ă bicyclette quâil termine sa course, Ă©puisĂ© mais sauf.
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On retrouve dans ce rĂ©cit les grandes qualitĂ©s de lâĂ©crivain, auteur de nombreux romans souvent situĂ©s dans le monde du cinĂ©ma qui est le sien, ainsi Lâacteur (NB mars 2002). Outre lâintĂ©rĂȘt dâun tĂ©moignage sur la situation dramatique de lâItalie Ă la fin de la guerre, ce texte propose une rĂ©flexion trĂšs pertinente sur les sentiments qui habitent un homme plein dâespoir en lâavĂšnement dâune Ăšre nouvelle aprĂšs les annĂ©es fascistes. Moment fugitif, car il pressent dĂ©jĂ les dĂ©sillusions qui suivent trop souvent lâattente dâun lendemain meilleur.