Dans ce petit récit, on retrouve le talent de l’auteur (Le dernier modèle, NB juillet-août 2012), couronné par le prix Renaudot essai. Certes beaucoup de choses sont connues, mais ce portrait attachant est proposé de façon sensible et délicate. Il restitue joliment le parcours chaotique d’un écorché vif, esthète et perfectionniste. Après un apprentissage académique en bonne et due forme, celui-ci laisse tomber la peinture, l’art majeur à ses yeux, pour la musique, art mineur. Lucien Ginsburg devient Serge Gainsbourg, puis Gainsbarre. Il est entraîné dans une spirale autodestructrice. Admirateur de Huysmans et de son héros d’À Rebours, il se forge une image de dandy décadent dont les admirateurs cultivent la mémoire rue de Verneuil. De 1985 à 1991, loin des multiples provocations relayées par les médias, Franck Maubert a eu des conversations passionnées sur la peinture avec cet artiste infiniment cultivé, qui dévoilent les goûts de celui qui déclarait : « à 30 ans, être Courbet ou rien. »
Gainsbourg à rebours suivi de Propos sur l’art
MAUBERT Franck